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Fondation Jean Jaurès

Congrès de Nantes (1977) : quelques souvenirs

Pierre-Yves Cossé, Janvier 2017

1 – Je faisais partie à l’époque de l’équipe rapprochée de Michel Rocard, qui à l’époque travaillait en symbiose avec ses proches. Je ne sais pourtant pas comment le discours « des deux cultures » a été préparé et qui a été consulté.

2- Il a été prononcé dans un environnement partiellement hostile :

- la majorité de l’assistance apportait un appui inconditionnel au Premier Secrétaire, se méfiait de tout rival possible, donc de MR et cultivait l’unanimisme. François Mitterrand était délibérément entré dans la grande salle du congrès en milieu de séance entouré de sa cour et des photographes. Ce fut pendant de longues minutes applaudissements et confusion, sans prise en considération du malheureux orateur qui était à la tribune ;

- Un délai de quinze minutes avait été octroyé à Michel Rocard. Il fallait éviter un « grand » discours du rival potentiel. Lorsque la limite fut franchie, la tribune s’agita. Le président de séance lui demanda de conclure. Fajardie le menaça de couper le micro. Michel Rocard résista aux pressions, parlant seulement un peu plus vite.

3- A cette époque, Michel Rocard n’écrivait pas ses discours. Et pourtant, il fallait remettre le plus tôt possible un texte à la presse. Christian Blanc avait prévu l’opération. Il avait loué une chambre dans un appartement situé à proximité. Je fus chargé avec une assistante de mettre au propre le discours. Je le fis aussi rapidement que possible et me permis de supprimer quelques phrases que je jugeais inutilement provocatrices. La seule personne qui s’en aperçut fut Micheleu qui me traita de censeur…

4- Un mot de Gilles Martinet : « Michel se trompe, il a oublié la troisième culture de la gauche, celle qui récuse l’état, à la Proudhon. C’est pourtant le discours des deux cultures qui est passé à l’histoire

Pierre-Yves Cossé, janvier 2017

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