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Fondation Jean Jaurès

Jean-Pierre BALDUYCK

Septembre 2024

Une référence pour l’avenir

Issu de l'immigration flamande, je suis né à Tourcoing, d'une famille qui choisit cette ville tant l'emploi était important dans l'industrie textile à l'époque. En 1956, avant mes 15 ans, je commence mes vingt ans de salarié. Très vite, la JOC m'accueille et m'épaule dans un cheminement jusqu'à la responsabilité de dirigeant national, après deux ans d'un service militaire difficile.

Depuis 1965, je milite naturellement à la CFDT. En mal 1968, nous participons à la grève avec des objectifs précis : la retraite à 60 ans, l'heure d'information syndicale, l'augmentation des salaires. Mon employeur déclare alors qu'II appliquera les lois qui encadrent toutes les entreprises. Je décide de militer au cœur d'un projet politique.

Pour moi, la seule adhésion possible â un parti politique était le PSU, avec Michel Rocard. En effet, Il était contre la guerre d'Algérie et son action correspondait à un idéal que j'aimais et auquel j'adhérais. Je participe alors à la création de la section de Tourcoing.

Les Assises du socialisme impulsent dans le Nord une dynamique qui se concrétise par mon élection à la mairie de Tourcoing, Élu maire pendant trois mandats, avec mon profil de rocardien qui convient à l'attente des citoyens. Au niveau de la fédération du Nord, je cite souvent Umberto Battist, militant exceptionnel toujours dans nos mémoires. Dans nos rencontres nationales, certains camarades m'interrogeaient sur la qualité de l'accueil dans l'importante fédération du Nord du Parti Socialiste. Réponse : excellente ! Pierre Mauroy répétait avec la force qui le caractérisait que le rassemblement avec nous était la condition incontournable â notre possible victoire.

Michel Rocard garde dans l'opinion une image d'une action importante impulsée par un idéal de sincérité et d'honnêteté. Je ne manque pas l'occasion de citer l'exemple des événements de la Nouvelle-Calédonie. Pour s'habiller d'une image de fermeté, un ministre avait envoyé dans une grotte appelée "Ouvéa" des gendarmes dans un assaut qui provoquera des morts prévisibles.

Plus récemment, les actions du Président et de son ministre de l'Intérieur amenèrent des violences urbaines non terminées et le retrait d'une loi illustrant cet échec. Michel Rocard, lui, avait choisi la concertation qui, dans un dialogue sans violence aucune. permit une avancée sereine.

Je pense que l'avenir de notre idéal socialiste dépend de notre capacité à amplifier la conception rocardienne de l'engagement politique.

Jean-Pierre BALDUYCK

Maire honoraire de Tourcoing, Ancien député du Nord

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