Michel Rocard/Jean-Marie Le Pen : 60 ans d’opposition frontale
Leur affrontement commence dans les années 50, quand Michel Rocard cherche à renverser la majorité de droite à l’UNEF, fortement soutenue par la « Corpo » de droit dominée par Jean-Marie Le Pen.
La guerre d’Algérie avivera naturellement cette opposition entre le leader socialiste favorable à l’indépendance algérienne et le député ex-poujadiste partisan de l’Algérie française, qui s’implique personnellement dans la répression et la torture contre les Algériens.
En 1985, c’est par refus d’un mode de scrutin proportionnel qui allait ouvrir toutes grandes les portes de l’Assemblée nationale au Front national qu’il démissionne du gouvernement, quelques semaines après avoir plaidé pour la constitution d’un front républicain contre l’extrême droite.
Dix ans plus tard, en 1994, un jugement de la Cour d’appel de Paris déboute Jean-Marie Le Pen du procès en diffamation qu’il avait intenté à Michel Rocard après que ce dernier ait affirmé publiquement qu’il était avéré que Le Pen avait pratiqué la torture en Algérie.
Dix ans encore après, aux élections européennes de 2004, dans la circonscription du Sud-Est comprenant PACA et la Corse, avec plus de 28 % des suffrages exprimés Michel Rocard distance très largement la liste du Front national conduite par Jean-Marie Le Pen (12,5 %).
Au lendemain du décès de Michel Rocard, Jean-Marie Le Pen publiait un message sur Twitter disant que Michel Rocard avait « un combattant de la guerre d’Algérie, du côté de l’ennemi ».
Retrouvez fin janvier, dans notre prochaine newsletter, une analyse plus détaillée des 60 années d’opposition frontale entre Michel Rocard et Jean-Marie Le Pen.